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Friday, March 22, 2013

Sous la pluie des manguiers

Ça y'est, la pluie des manguiers est arrivée! C'est la première pluie en plein coeur de la saison chaude, qui permet aux mangues de finir de mûrir. Impressionnant sous mon toit de tôle! Tout d'abord, un vent violent chaud se lève et te fouette le visage de poussière rouge, de minis tornades se forment, puis c'est le déluge qui s'abat! Mais çà fait du bien, pendant quelques heures, de pouvoir respirer un peu!

Aujourd’hui, cuisine ! Bon, cela n’a rien à voir avec un cours de cuisine à la française, mais franchement, cela vaut bien un post. Je ne pensais pas découvrir une si grande diversité culinaire, et je suis agréablement surprise.

(Image: préparation des mougoudougous)
Tout d’abord, niveau sucreries (rien à voir avec le mot « sucreries » d’ici, qui signifie en fait « sodas » (Fanta, Coca...), ils se débrouillent plutôt pas mal ! Il y a d’abord le Mougoudougou, une sorte de boulette à la pâte d’arachide à tomber parterre ! Quand on plante les dents dedans, la boule s’effrite et fond dans la bouche. Un délice ! Ensuite, il y a ces sortes de rubans qui n’ont pas de nom : du sésame, du lait concentré sucré, tout çà cuit et enroulé ... Un mélange entre nougatine et caramel. Je n’aurais pas dû les découvrir si tôt, maintenant je ne peux plus m’en passer !
Puis viennent les beignets, cuits dans l’huile et qui, trempés dans le yaourt maison ou le dégué (yaourt avec des graines de mil) de chez Fanta, le maquis derrière chez moi, font frétiller mes papilles. Je me suis d’ailleurs mise moi aussi à la confection de yaourts  et je commence à prendre la main, même si parfois il reste un peu liquide. Le matin, avec une bonne cuillerée de pâte d’arachide achetée sur le marché (tu dois amener ton récipient et elle te sert dans une grande bassine), accompagné d’un Nescafé au lait en poudre, çà met la pêche pour la journée !

Depuis que je suis arrivée, j’habitue doucement mon estomac à la cuisine locale, et pour le moment, pas de problèmes intestinaux, ni quoi que ce soit ! J’ai donc pu essayer la viande de mouton cuite au feu et revenue aux petits oignons, ou les brochettes au piment : un vendeur est présent devant chaque maquis toute la nuit pour les envies subites des danseurs de reggae ou de coupé-décalé. Le poulet bicyclette avec du « tipaari » (piment en mooré) est aussi le moyen de se remplir l’estomac à la terrasse d’un maquis en soirée. Il y a aussi les frites maison (pomme de terre ou patate douce), cuites sur un Butagaz dans la cour ou au bord de la route, et le poisson grillé. Salivez, vous le pouvez !

Tous les midis, je mange en compagnie des enfants, que cela soit riz gras ou riz sauce, plat typique au Burkina, et je ne m’en lasse jamais. Accompagné de légumes de saison et de viande ou de poisson découpé tout petit pour que tout le monde puisse profiter de ce met cher, la sauce a chaque jour un goût différent. Et les repas sont toujours un moment convivial !
Le tô est le plat le plus consommé dans cette partie du Burkina, c’est de la farine de maïs et manioc, pétries dans l’eau. Ca se transforme en une sorte de polenta un peu plus gluante, et ca se mange à la main (droite, attention !!!), trempé dans la sauce : sauce feuille (verte), sauce arachide (ma préférée !), etc. Ici, beaucoup de gens disent que si tu ne manges pas de tô une fois par jour, tu n’as rien mangé de la journée... et ils ont raison : ca cale !

   (Image: Aloco et frites en 1er plan)
Passons au dessert ! En ce moment, les mangues ont mûri, et on les achète pour 25 FCFA sur le marché, soit moins de 5 centimes d’euros... Matin, midi et soir ! C’est tellement sucré et facile à manger ! Il y a aussi l’aloco, une sorte de banane, mais qui n’en est pas une, et que l’on fait frire. Ça se déguste comme une barquette de frites, et çà fond dans la bouche. Ce qui est super aussi, pour se désaltérer, c’est les glaces en sachets, qu’un vendeur poussant un chariot vend. Pour signaler sa présence, il dispose d’un klaxonne « Tada ! Tada ! » Tout le monde sait de quoi il s’agit rien qu’au son ! :D

Ce que je préfère quand je rentre à dos de moto tard dans la nuit, c’est m’arrêter chez Rasta, dans son maquis, et déguster un bon sandwich à l’omelette. De quoi se requinquer jusqu’au lendemain !
Niveau boisson : le dolo, bière locale, le jus de bissap, une fleur rose cultivée ici qui a le goût de la grenadine, et qui ne coûte que 25 FCFA, le jus de mangues, frais et tellement épais qu’on a l’impression de manger une purée de mangues, miam ! Il y a aussi toutes sortes de bières, qui bourrent bien, le poussé-poussé (en fait, du whisky en sachets), le calao (rhum), ...
L’eau, quant à elle, se boit en sachets, qu’il faut machouiller pour faire sortir. Trop drôle de voir tout le monde, un sachet qui pendouille à la bouche ! ahahah !

Même si mes connaissances en matière de cuisine restent encore très faibles, je compte bien continuer à voir et apprendre, avec l’aide de mon amie Cat', cuisinière en herbe, et de Judith, sa meilleure amie qui travaille à Kamzaka. Et c’est promis, je tenterai de vous le faire partager !

En espérant vous avoir mis l’eau à la bouche et avoir tranché dans les clichés du petit noir qui ne mange qu’un grain de riz (bien que la pauvreté quotidienne reste une réalité et que tout le monde ne mange pas à sa faim), je vous laisse donc à vos assiettes et vous souhaite bon appétit !

2 comments:

  1. Ça donne vraiment envie...
    Je croyais que tu n'allais que manger du riz et finalement ce n'est pas si mal que ça.
    J'espère que tu vas me faire tout découvrir :-)

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  2. OooOooohh les mangues, l'aloco, le riz gras, la sauce arachide, le bissap et LES BEIGNETS (une fois découverts, j'en achetais tous les soirs en rentrant du boulot...Ce fût ma perte ahah)
    que de souvenirs...quelques mets manquent encore à l'appel mais je te laisse découvrir tout ça par toi même ;D
    super contente de voir que tout se passe bien et que tu te régales (dans tous les sens du terme ;))

    enjoy ma Lulu
    gros bisous

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