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Thursday, October 23, 2014

En route pour Lomé, Togo ... Un voyage haut en couleurs!

Départ pour le Togo, vroum !

Me voilà décidée, au dernier moment, trois jours avant le départ, je décide de faire mon visa et de partir à Lomé pour une semaine et demie.
John, un slameur invité sur le festival auquel je participe avec mes élèves est de là-bas et repart lui aussi en direction de chez lui. C’est l’occasion de ne pas voyager seule !

Ouf ! Le visa est fait en deux jours, et je me dépêche d’aller acheter mes billets à la Rakieta (une des compagnies de bus effectuant les trajets Ouaga <> Lomé). 
C’est parti !!! Je fais mon sac à la va-vite, et nous voilà dans le bus à 5h du matin pour un trajet long de 24h.

Le début du trajet se passe bien, même si nous passons 2h coincés à la gare de l’échangeur de l’est à Ouaga… Personne ne sait pourquoi…
Les paysages évoluent en direction de la frontière. Le jaune et le rouge virent au vert, de plus en plus touffu.

Arrivés à la frontière, même pas le temps de payer à manger. Nous tentons le coup, et le bus démarre sans nous. Quelle course ! Heureusement, nos voisins de sièges se sont rendu compte de notre absence et le bus s’arrête dans un dérapage de poussière. Merci !

Après la frontière, nous reprenons la route. Les coupeurs de route sont très fréquents sur cette voie, et il faut éviter de traverser les montagnes la nuit. Arrivés à Mango, petite ville-village près de la frontière, nous nous arrêtons. Il est 14h. 
Lorsqu’on descend, des vendeuses s’approchent de nous, des bassines en métal sur la tête remplies de blocs rouges. 
Qu’est-ce que c’est ? Du fromage ! Miam ! Nous ne nous faisons pas prier avec John pour en payer. Il investit aussi dans des pattes de chèvre (tu achètes seulement les pattes, et tu emmènes ca dans un sac plastique !).

Puis l’attente commence… 15h … 16h… 17h… Le chauffeur et son convoyeur commencent à nous dire qu’il y a un problème dans le moteur et qu’on ne peut pas monter la montagne… Ils essaient de réparer avec les mécanos du village … 18h… 19h… Toujours coincés et la nuit tombe. 
Ils nous disent qu’un bus est en route … de Ouaga ! :-O 20h… Le convoyeur s’enfuit, nous laissant seuls avec le chauffeur. Les esprits s’échauffent. Les voyageurs commencent à s’en prendre à lui. Trop de questions sans réponses. Le chauffeur perd les pédales. Il commence même à nous insulter avant de se calmer à nouveau. 
Certains montent dans des taxis brousse qui passent près de nous. Mais c’est dangereux, les coupeurs de route sont maintenant dans les montagnes, et il vaut mieux éviter de se retrouver dans leurs filets. Quelques jours auparavant, c’est un bus de la Rakieta, justement, qui a été pris pour cible sur la même route à quelques kms de là. Certains s’en sont tiré, mais d’autres, n’ayant rien à leur donner, ont été tués sommairement. Ne prenons pas ce risque. 
Il faut donc se décider à dormir dans le bus en fermant les portes à clefs, et en surveillant les alentours à tour de rôle. Minuit… 1h… 2h… 3h… 4h… 5h… 5h30. 
Le deuxième bus n’est toujours pas là. Je propose à John une autre solution. Faire du stop camions, et tenter de prendre la route par nos propres moyens.

C’est parti ! Les autres nous regardent en souriant, pensant que c’est impossible. En une minute, j’ai levé le pouce et un camion s’est arrêté : après négociations, nous voilà assis derrière le chauffeur et son apprenti sur la banquette, direction Lomé !

Le camion, une aventure humaine. 
Notre périple a été bercé par un nombre d’arrêts incalculables : charger du bois (un semi-remorque entier), charger des sacs de charbon, décharger quelques sacs, charger du coton, charger des ignames (nous aussi on en prend !), faire une pause en mangeant des mangues au bord de la route, décharger à nouveau quelques sacs pour en recharger d’autres. Et de nombreux passagers se sont assis à nos côtés: une vielle dame, une jeune femme et son fils de moins d'un an, des hommes, plusieurs, une petite fille, etc.

C’est le soir vers 22h que nous arrivons enfin à Lomé. La ville est presque endormie. 
Ici, ce ne sont pas des taxis voiture qui sont le plus fréquents, mais des motos, qui prennent des passagers. 
Nous montons chacun derrière quelqu’un et nous enfonçons dans les ruelles de la ville pour se retrouver enfin devant la maison de John, située dans le quartier Agbalépédo. Son appartement est niché tout en haut d’une maison de trois étages, sur une grande terrasse qu’il partage avec une voisine et ses enfants. 
Après un bon repas (de la pâte de maïs préparée par la voisine), nous nous couchons enfin pour une bonne nuit de sommeil bien méritée ! J


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