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Friday, March 1, 2013

Les débuts de Lulu


Bonsoir !!

Me revoilà pour redonner des nouvelles, le temps passe vite ! C’est déjà vendredi, mais j’ai rien vu passer, et pourtant c’est si différent !

Hier et avant-hier, j’ai enfin pu commencer à rencontrer les gens, voir mon bureau, commencer à harceler de questions mon chef, et prendre des repères géographiques, parce qu’ici, pas de panneaux, pas de noms de rues. On fonctionne en zones (quartiers), avec des numéros (moi je suis en zone 11, à Tampouy, à 8 km du centre), et tout le monde se repère au « goudron », c’est-à-dire aux routes principales. Pour ma part, c’est la route vers le nord (Ouahigouya). Elle est goudronnée, mais dès que tu en sors, tu te retrouves dans des chemins de terre rouge (comme sur la photo dessous) et tu dois compter les maisons et savoir te repérer sans carte ... De quoi pousser à réfléchir ! :)

Ma maison n’est pas très loin du goudron, c’est pratique pour aller prendre le taxi qui ne passe que sur le goudron. On s’arrête au bord de la route, on lève la main, et un taxi (vieille voiture verte, vitres descendues et portes qui ne ferment pas complètement) s’arrête. Par dessus le reggae à fond diffusé par l’autoradio,  il faut demander 300 FCFA jusqu’au centre, et si c’est plus le laisser partir et retenter l’expérience avec le suivant. Tout çà sous un cagnard à faire fondre les tongues ! :-)
Une fois dedans, agglutinés à 8-9 personnes en mode tétris, c’est parti pour 30 minutes de trajet musique à fond ! On s’arrête à la Place des Nations, où a lieu un marché immense tous les jours, et de là on peut rejoindre à peu prêt tout en ville.
J’ai donc eu l’occasion de rencontrer les belges, et nous sommes allés ensemble hier au Fespaco voir un film congolais-belge : l’affaire Chereyba, une affaire d’Etat ? C’est un film sur le procès de la Police pour crime d’Etat au Congo après l’assassinat de Filibert Chereyba, un activiste pour les droits de l’homme et de son chauffeur. Super intéressant, même si présenté au festival ici, il est tout de même interdit au Congo.

Aujourd’hui, départ à 9 :30 pour le marché des arts, organisé dans le cadre du Fespaco, avec Delphine, Nour (les deux filles belges), Catherine (la cuisinière des belges), son fils Elvis de 8 ans et Judith, la cuisinière du centre. Super sortie, avec quelques achats négociés rude. Ici, c’est comme au Maroc, ... en pire ! :) Il faut absolument TOUT négocier, du pain aux légumes en passant par les allumettes ou la bouteille de gaz. Et c’est plutôt bien d’être avec des burkinabè pour nous renseigner un peu sur les prix locaux ! :)
J’ai donc investit dans deux calebasses super bien travaillées pour me servir de récipient pour manger à la maison, et un sachet de lait en poudre (c’est comme çà qu’on l’achète ici, car comme personne, moi y compris, n’a de frigo, il faut pouvoir conserver !) avec un supplément de céréales dedans, trooooop bon !

Après une pause déjeuner dans un bouiboui avec un peu d’ombre où les femmes nous on cuisiné un riz gras ou un riz sauce pour chacun, nous sommes repartis tous les 6 en direction de chez nous (quartier Marcoussi) à bord d’un autre taxi. Ici, ils s’arrêtent dès que quelqu’un lève la main, on peut donc se retrouver vraiment empilés les uns sur les autres et continuer tout le long du trajet.

J’ai passé l’aprem au centre (Kamzaka), avec quelques enfants qui n’avaient pas école aujourd’hui, Amidou, Nour et Judith, assis sur une natte à l’ombre (devant mon bureau fermé), en buvant de l’eau toutes les 30 minutes après y avoir fait tremper nos pastilles désinfectantes (qui donnent un goût immonde de javel !) .
Dans le centre Kamzaka, un puit avec une pompe a été installé, et tous les gens du village y viennent avec leurs bidons jaunes, bleus ou verts pour y prendre de l’eau. Ils payent en fonction du nombre et de la grosseur de leurs bidons (entre 10 et 20 FCFA, c’est-à-dire 2-3 centimes d’euro). Les femmes y viennent en groupe avec leurs bébés dans le dos et y discutent, et les hommes sont plus rares, mais viennent aussi. Leur manière de transporter les bidons sur leur vélo ou leur charrette tirée par des ânes est assez impressionnante. On se demande comment ils arrivent à en faire tenir autant sur un si petit véhicule ! :-) C’est très sympa en tout cas, car c’est aussi l’occasion de se faire connaître dans le village et de rencontrer les familles. Les enfants rient des « nassaras », et nous, nous tentons d’apprendre le mooré (la langue locale), afin de pouvoir communiquer avec les gens, qui pour la plupart ont de grosses difficultés en français et ne parlent que cette langue.


Petit lexique appris depuis le début :
- Baraka !:= Merci !
- Waka : Viens !
- Wana wana ? : combien ca coûte ?
- Lafibala ? (Ca va bien ?) réponse : Lafi ! (ca va !)= ce mot, on le dit environ 1000 fois par jour, ici tout le    monde se demande si ca va toute la journée !
- Bilfou = « un peu » ou bien  « à plus tard », et si on nous demande si on parle le mooré : Bilibilfou ! : un  petit peu !
- Ayo : non
- Zaaré !: Bonsoir !
- Koom : eau (très important ici !) = Ici, l’eau se vend soit en bouteille (500/1000 la bouteille, ce qui fait un peu cher), soit en sachet que tu achètes partout dans des glacières bien fraîches et que tu mordilles pour y boire.

Depuis trois jours, nous avons un locataire de plus au centre : un singe, attaché à un arbre, que les enfants ont attrapé, que l’on nourrit et avec qui on joue en attendant que son propriétaire, un voisin apparemment, se décide à venir le récupérer. Il est trop mignon et fait tout le temps des bêtises. Les enfants ont tendance à le maltraiter, donc il nous faut être vigilants, mais c’est vraiment un bon compagnon ! Même nos deux chiens l’ont accepté.
Demain, j’ai ma première réunion pour programmer mes tâches, et la rencontre avec le représentant d’ASMAE (Association Soeur Emmanuelle) venu de France (pour la première fois), qui veut voir où est placé son argent et comment le centre est géré et fonctionne... Un travail difficile pour mes chefs, qui n’ont pas pu payer les salaires des employés ce mois ci, du fait que les contrats de financement avec certains partenaires français ont été retardés, et qu’ils utilisent les fonds restant (et une note chez le magasinier (épicier pour nous)) pour payer la nourriture des enfants (sucre, chicorée, sacs de riz, de mil et de couscous), ce qui reste primordial... Nous avons donc du travail !!

Voilà pour aujourd’hui, c’est à la lumière de mon néon, et collée à mon ventilateur (signe de richesse dans le village), que je vous dis Baraka ! Et à la prochaine !

1 comment:

  1. C'est un plaisir de te lire ! Continue de nous faire voyager en nous racontant tes aventures :-) Vite, le prochain billet !

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