Bonsoir !!
Me revoilà pour
redonner des nouvelles, le temps passe vite ! C’est déjà vendredi, mais j’ai
rien vu passer, et pourtant c’est si différent !
Hier et avant-hier, j’ai
enfin pu commencer à rencontrer les gens, voir mon bureau, commencer à harceler
de questions mon chef, et prendre des repères géographiques, parce qu’ici, pas
de panneaux, pas de noms de rues. On fonctionne en zones (quartiers), avec des
numéros (moi je suis en zone 11, à Tampouy, à 8 km du centre), et tout le monde
se repère au « goudron », c’est-à-dire aux routes principales. Pour
ma part, c’est la route vers le nord (Ouahigouya). Elle est goudronnée, mais
dès que tu en sors, tu te retrouves dans des chemins de terre rouge (comme sur
la photo dessous) et tu dois compter les maisons et savoir te repérer sans
carte ... De quoi pousser à réfléchir ! :)
Ma
maison n’est pas très loin du goudron, c’est pratique pour aller prendre le
taxi qui ne passe que sur le goudron. On s’arrête au bord de la route, on lève
la main, et un taxi (vieille voiture verte, vitres descendues et portes qui ne
ferment pas complètement) s’arrête. Par dessus le reggae à fond diffusé par l’autoradio, il faut demander 300 FCFA jusqu’au centre, et
si c’est plus le laisser partir et retenter l’expérience avec le suivant. Tout
çà sous un cagnard à faire fondre les tongues ! :-)
Une fois dedans, agglutinés à 8-9 personnes en mode tétris,
c’est parti pour 30 minutes de trajet musique à fond ! On s’arrête à la
Place des Nations, où a lieu un marché immense tous les jours, et de là on peut
rejoindre à peu prêt tout en ville.
J’ai donc eu l’occasion de rencontrer les belges, et nous
sommes allés ensemble hier au Fespaco voir un film congolais-belge : l’affaire
Chereyba, une affaire d’Etat ? C’est un film sur le procès de la Police
pour crime d’Etat au Congo après l’assassinat de Filibert Chereyba, un
activiste pour les droits de l’homme et de son chauffeur. Super intéressant,
même si présenté au festival ici, il est tout de même interdit au Congo.
Aujourd’hui, départ à 9 :30 pour le marché des arts,
organisé dans le cadre du Fespaco, avec Delphine, Nour (les deux filles belges),
Catherine (la cuisinière des belges), son fils Elvis de 8 ans et Judith, la
cuisinière du centre. Super sortie, avec quelques achats négociés rude. Ici, c’est
comme au Maroc, ... en pire ! :) Il faut absolument TOUT négocier, du
pain aux légumes en passant par les allumettes ou la bouteille de gaz. Et c’est
plutôt bien d’être avec des burkinabè pour nous renseigner un peu sur les prix
locaux ! :)
J’ai donc investit dans deux calebasses super bien
travaillées pour me servir de récipient pour manger à la maison, et un sachet
de lait en poudre (c’est comme çà qu’on l’achète ici, car comme personne, moi y
compris, n’a de frigo, il faut pouvoir conserver !) avec un supplément de
céréales dedans, trooooop bon !
Après une pause déjeuner dans un bouiboui avec un peu d’ombre
où les femmes nous on cuisiné un riz gras ou un riz sauce pour chacun, nous
sommes repartis tous les 6 en direction de chez nous (quartier Marcoussi) à
bord d’un autre taxi. Ici, ils s’arrêtent dès que quelqu’un lève la main, on
peut donc se retrouver vraiment empilés les uns sur les autres et continuer
tout le long du trajet.
J’ai passé l’aprem au centre (Kamzaka), avec quelques enfants qui n’avaient
pas école aujourd’hui, Amidou, Nour et Judith, assis sur une natte à l’ombre
(devant mon bureau fermé), en buvant de l’eau toutes les 30 minutes après y avoir
fait tremper nos pastilles désinfectantes (qui donnent un goût immonde de javel !) .
Dans le centre Kamzaka, un puit avec une pompe a été
installé, et tous les gens du village y viennent avec leurs bidons jaunes,
bleus ou verts pour y prendre de l’eau. Ils payent en fonction du nombre et de
la grosseur de leurs bidons (entre 10 et 20 FCFA, c’est-à-dire 2-3 centimes d’euro).
Les femmes y viennent en groupe avec leurs bébés dans le dos et y discutent, et
les hommes sont plus rares, mais viennent aussi. Leur manière de transporter
les bidons sur leur vélo ou leur charrette tirée par des ânes est assez impressionnante.
On se demande comment ils arrivent à en faire tenir autant sur un si petit
véhicule ! :-) C’est très sympa en tout cas, car c’est aussi l’occasion
de se faire connaître dans le village et de rencontrer les familles. Les
enfants rient des « nassaras », et nous, nous tentons d’apprendre le
mooré (la langue locale), afin de pouvoir communiquer avec les gens, qui pour
la plupart ont de grosses difficultés en français et ne parlent que cette
langue.
- Baraka !:= Merci !
- Waka : Viens !
- Wana wana ? : combien ca coûte ?
- Lafibala ? (Ca va bien ?) réponse : Lafi !
(ca va !)= ce mot, on le dit environ 1000 fois par jour, ici tout le monde
se demande si ca va toute la journée !
- Bilfou = « un peu » ou bien « à
plus tard », et si on nous demande si on parle le mooré : Bilibilfou ! :
un petit peu !
- Ayo : non
- Zaaré !: Bonsoir !
- Koom : eau (très
important ici !) = Ici, l’eau se vend soit en bouteille (500/1000 la
bouteille, ce qui fait un peu cher), soit en sachet que tu achètes partout dans
des glacières bien fraîches et que tu mordilles pour y boire.
Depuis trois jours, nous avons un locataire de plus au
centre : un singe, attaché à un arbre, que les enfants ont attrapé, que l’on
nourrit et avec qui on joue en attendant que son propriétaire, un voisin
apparemment, se décide à venir le récupérer. Il est trop mignon et fait tout le
temps des bêtises. Les enfants ont tendance à le maltraiter, donc il nous faut
être vigilants, mais c’est vraiment un bon compagnon ! Même nos deux
chiens l’ont accepté.
Demain, j’ai ma première
réunion pour programmer mes tâches, et la rencontre avec le représentant d’ASMAE
(Association Soeur Emmanuelle) venu de France (pour la première fois), qui veut
voir où est placé son argent et comment le centre est géré et fonctionne... Un
travail difficile pour mes chefs, qui n’ont pas pu payer les salaires des
employés ce mois ci, du fait que les contrats de financement avec certains
partenaires français ont été retardés, et qu’ils utilisent les fonds restant
(et une note chez le magasinier (épicier pour nous)) pour payer la nourriture
des enfants (sucre, chicorée, sacs de riz, de mil et de couscous), ce qui reste
primordial... Nous avons donc du travail !!
Voilà pour aujourd’hui, c’est à la lumière de
mon néon, et collée à mon ventilateur (signe de richesse dans le village), que
je vous dis Baraka ! Et à la prochaine !
C'est un plaisir de te lire ! Continue de nous faire voyager en nous racontant tes aventures :-) Vite, le prochain billet !
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