Premier jour :
De grands arbres bicentenaires bordent le bord de la voie
non-goudronnée que nous atteignons ensuite. Puis c’est une montée très pentue,
et enfin le « péage », une petite cabine en fer postée au bord de la
voie dans la montée, avec deux hommes somnolant sur leur vieux fauteuil
raccommodé à l’extérieur, mâchouillant une herbe. Patrice pait et discute avec
eux un instant en djoula avant de nous indiquer le chemin.
Dômes de Fabedougou |
Dômes |
européens.
Nous nous sommes postés là, sans bruit, pour un moment. Le
guide a allumé sa cigarette et nous avons laissé filer un peu le temps.
Après
cette petite pause à l’autre bout du monde, nous sommes redescendus de notre
promontoire et sommes repartis en direction des motos pour nous rendre en
direction des cascades de Banfora. L’occasion pour nous de nous rafrâichir dans
ce pays sans accès à la mer.
Sous de grands manguiers, dans un nuage de poussière, nous
arrivons en bas de la falaise en fin de matinée. Une fois le péage passé, et un
nouvel arrêt discussion de notre guide qui sert la main à tous les gars
entassés sous un abris de jute pour se protéger du soleil et croquant des
mangues à peine tombées des arbres à pleines dents, nous garons les motos et
entamons notre petite ascension.
Cascades |
L’air est doux dans cette région. La respiration se fait
plus facile, moins saccadée que dans la capitale.
1ère cascade |
Après avoir passé un petit pont de fer rompu traversé par un
troupeau de boeufs conduit par un enfant, nous entrons sous une voûte de
manguiers centenaires, peuplés d’oiseaux faisant des bruits sortant de
l’ordinaire. C’est impressionnant, impossible même d’en voir le sommet pour
certains. C’est un moment agréable que de marcher sous ces grands arbres, qui
parfois perdent un fruit juteux que les habitants du coin s’empressent de
ramasser et de croquer avant de laisser le noyau orangé sur le sol qui en est
jonché.
Pics de Sindou |
Après avoir admiré une première cascade dans laquelle de
nombreux sacrifices sont effectués, nous commençons à grimper pour s’enfoncer
dans la falaise. Au fur et à mesure, nous dépassons la cime des arbres et un
paysage surprenant s’offre à nos yeux : à perte de vue, un mélange de
jaunes, oranges, et de dégradés de verts. Par ci par là, des villages dont la
fumée des feux de bois zigzague dans le ciel, nous montrent le bout de leurs
cases. Puis le ciel et son dégradé de bleus. Juchés sur nos rochers, nous
sommes pris par ce paysage à couper le souffle.
La seconde cascade est envahie par une école dont les
élèves, qui ne savent pas nager, s’aspergent, se jettent dans des chambres à
air servant de bouées, et prennent la douche sous le jet de la cascade, tout
cela en poussant des cris de joie. Certains connaissent le guide et nous
saluent au passage.
Cascades |
Au dessus, c’est le coin des musulmans comme l’appelle
Patrice : c’est ici qu’ils viennent faire la prière dans le calme sous les
arbres, avant de se purifier dans la rivière par un bain. Une ribambelle de
tongues est alignée sur les rochers : rouges, vertes, jaunes, bleues,
roses ou oranges, ce qui rompt avec la nature environnante.
Enfin, nous atteignons la troisième cascade. Personne ne s’y
aventure, car les eaux sont plus profondes, et comme personne ne sait nager, il
vaut donc mieux se cantonner à celles de dessous.
Un coin tranquille, qui nous permet de nous relaxer sous les
arbres au son des sauterelles et des lézards qui courent entre les rochers. En
deux temps, trois mouvements, nous sommes dans l’eau pour une après-midi
entière à en profiter.
Campement Baobab |
En fin d’après-midi, le ciel commence à gronder, et des
nuages arrivent à vive allure. Nous rangeons « sap sap » (vite vite
en mooré) nos affaires, et nous prenons le chemin du retour pour ne pas être
devancés. Ouf ! après avoir emprunté les chemins dans les champs de canne
à sucre, nous arrivons au campement juste à temps, et c’est lorsque nous
prenons notre douche que l’averse s’écrase sur nous. Cela nous permet de passer
une excellente nuit après un bon riz gras dans un resto pas trop cher.
Deuxième jour à Banfora :
Le réveil est aux aurores, car nous avons 120 km
aller-retour en motos sur des pistes non goudronnées pour atteindre les pics de
Sindou, à une 40aine de km de la Côte d’Ivoire, et une 30aine du Mali.
Le trajet fût ... inoubliable !
Pics de Sindou |
J’ai d’ailleurs
failli nous offrir un steak de chèvre pour le dîner, et nous avons évité
l’animal qui s’est jeté sous mes roues de justesse ! ;)
Le Baobab Sacré |
Les chauve-souris |
Les lignes des rizières laissent ensuite place à une forêt
luxuriante au loin. Tout ceci dans un silence ponctué de bruits d’animaux. Il
ne fait pas trop chaud grâce à la pluie de la veille, et nous en avons profité
un long moment avant de reprendre lentement la route. La forme des rochers
laisse le visiteur rêveur, à chacun son imagination : visages, animaux,
...
Puis c’est le retour, en direction cette fois du Baobab
Sacré, bien gardé par son vieux sage depuis 31 ans. C’est le baobab qui l’a
choisi. Un matin, il s’est réveillé à l’intérieur du tronc de l’arbre, sans
savoir qui avait bien pu le mettre là. C’est ainsi qu’il a été désigné selon
les sages du village, et il se doit maintenant de veiller sur l’arbre et ses
pouvoirs.
Pour entrer à l’intérieur, il faut se glisser à travers un
petit trou tout en bas du tronc. C’est là que le spectacle s’offre à nos yeux
après qu’ils se soient habitués à l’obscurité : des chauves-souris par
centaines perchées au dessus de nos têtes, et des abeilles autour de leur ruche
construite un peu plus haut. Et au centre, une sorte d’antenne partant du sol
et allant droit jusqu’en haut de l’arbre, là où nos yeux s’arrêtent et que
personne n’a le droit de grimper. C’est cette antenne qui permet à l’arbre de
communiquer avec le ciel et les ancêtres. Le vieux agite une cloche en émettant des « yayayayayayaya » pour faire « danser ses amies les chauve-souris ». Son rire restera gravé dans nos mémoires. Entre sorcellerie et méchants dans les films bon marché. Ca donne un peu la chair de poule ! Mais il reste souriant, riant à gorge déployée à chaque fin de phrase. Il nous fait porter des cornes de boeufs sacrées entassées dans un coin, qui son des sacrifices en l’honneur du Baobab sacré. Avant de passer la porte de sortie, il faut tremper ses mains dans un récipient naturellement creusé dans le bois dans lequel se stocke l’eau de pluie pour être « bénis par l’arbre ». Des scorpions noirs nous attendent cachés dans une cavité à côté du trou pour saluer notre départ.
communiquer avec le ciel et les ancêtres. Le vieux agite une cloche en émettant des « yayayayayayaya » pour faire « danser ses amies les chauve-souris ». Son rire restera gravé dans nos mémoires. Entre sorcellerie et méchants dans les films bon marché. Ca donne un peu la chair de poule ! Mais il reste souriant, riant à gorge déployée à chaque fin de phrase. Il nous fait porter des cornes de boeufs sacrées entassées dans un coin, qui son des sacrifices en l’honneur du Baobab sacré. Avant de passer la porte de sortie, il faut tremper ses mains dans un récipient naturellement creusé dans le bois dans lequel se stocke l’eau de pluie pour être « bénis par l’arbre ». Des scorpions noirs nous attendent cachés dans une cavité à côté du trou pour saluer notre départ.
S’en suit la séance photos sur lesquelles le vieux aime
faire des mises en scène et des grimaces ! :)
Nous nous faufilons alors à travers les arbres de la forêt de
tek, pour revenir sur la piste rouge et nous rendre au lac de Tengrela.
Hippos du Lac de Tengrela |
Dans ce silence bercé par ces grognements et le clapotis de
l’eau, le coucher de soleil accompagne notre retour sur les berges du lac. Un
moment de repos et de tranquillité dont nous avions besoin après cette rude
journée... Nous rentrons maintenant au campement, pour nous doucher, le fessier
douloureux de s’être fait secoué par la moto.
Le resto est très décoré et le personnel souriant, ca fait
du bien de manger de la salade après tout ce temps sans crudités ! Nous
avons même pu recharger la batterie de nos portables durant le repas pour
mettre le réveil du lendemain.
Après çà, une bonne nuit de sommeil sans électricité s’impose !
3ème jour à Banfora :
A la sortie, nous avons dévalisé la boutique, bu un
excellent jus de mangue maison, et goûté au riz sauce de
C’est parti pour le retour vers Bobo !
Would you add your bat photo as a citizen-science observation to the AfriBats project on iNaturalist?:
ReplyDeletehttp://www.inaturalist.org/projects/afribats
AfriBats will use your observations to better understand bat distributions and help protect bats in Africa.
Please locate your picture on the map as precisely as possible to maximise the scientific value of your records.
Many thanks!
PS: these are slit-faced bats, Nycteris sp.