Départ pour le Togo, vroum !

John, un slameur invité sur le festival auquel je participe
avec mes élèves est de là-bas et repart lui aussi en direction de chez lui.
C’est l’occasion de ne pas voyager seule !
Ouf ! Le visa est fait en deux jours, et je me dépêche
d’aller acheter mes billets à la Rakieta (une des compagnies de bus effectuant
les trajets Ouaga <> Lomé).
C’est parti !!! Je fais mon sac à la va-vite, et nous
voilà dans le bus à 5h du matin pour un trajet long de 24h.
Le début du trajet se passe bien, même si nous passons 2h
coincés à la gare de l’échangeur de l’est à Ouaga… Personne ne sait pourquoi…
Arrivés à la frontière, même pas le temps de payer à manger.
Nous tentons le coup, et le bus démarre sans nous. Quelle course !
Heureusement, nos voisins de sièges se sont rendu compte de notre absence et le
bus s’arrête dans un dérapage de poussière. Merci !
Après la frontière, nous reprenons la route. Les coupeurs de
route sont très fréquents sur cette voie, et il faut éviter de traverser les
montagnes la nuit. Arrivés à Mango, petite ville-village près de la frontière,
nous nous arrêtons. Il est 14h.
Lorsqu’on descend, des vendeuses s’approchent
de nous, des bassines en métal sur la tête remplies de blocs rouges.

Puis l’attente commence… 15h … 16h… 17h… Le chauffeur et son
convoyeur commencent à nous dire qu’il y a un problème dans le moteur et qu’on
ne peut pas monter la montagne… Ils essaient de réparer avec les mécanos du
village … 18h… 19h… Toujours coincés et la nuit tombe.
Ils nous disent qu’un
bus est en route … de Ouaga ! :-O 20h… Le convoyeur s’enfuit, nous
laissant seuls avec le chauffeur. Les esprits s’échauffent. Les voyageurs
commencent à s’en prendre à lui. Trop de questions sans réponses. Le chauffeur
perd les pédales. Il commence même à nous insulter avant de se calmer à
nouveau.
Certains montent dans des taxis brousse qui passent près de nous. Mais
c’est dangereux, les coupeurs de route sont maintenant dans les montagnes, et
il vaut mieux éviter de se retrouver dans leurs filets. Quelques jours
auparavant, c’est un bus de la Rakieta, justement, qui a été pris pour cible
sur la même route à quelques kms de là. Certains s’en sont tiré, mais d’autres,
n’ayant rien à leur donner, ont été tués sommairement. Ne prenons pas ce
risque.
Il faut donc se décider à dormir dans le bus en fermant les portes à
clefs, et en surveillant les alentours à tour de rôle. Minuit… 1h… 2h… 3h… 4h…
5h… 5h30.
Le deuxième bus n’est toujours pas là. Je propose à John une autre
solution. Faire du stop camions, et tenter de prendre la route par nos propres
moyens.
C’est parti ! Les autres nous regardent en souriant,
pensant que c’est impossible. En une minute, j’ai levé le pouce et un camion
s’est arrêté : après négociations, nous voilà assis derrière le chauffeur
et son apprenti sur la banquette, direction Lomé !
Le camion, une aventure humaine.
Notre périple a été bercé
par un nombre d’arrêts incalculables : charger du bois (un semi-remorque
entier), charger des sacs de charbon, décharger quelques sacs, charger du
coton, charger des ignames (nous aussi on en prend !), faire une pause en
mangeant des mangues au bord de la route, décharger à nouveau quelques sacs
pour en recharger d’autres. Et de nombreux passagers se sont assis à nos côtés: une vielle dame, une jeune femme et son fils de moins d'un an, des hommes, plusieurs, une petite fille, etc.
C’est le soir vers 22h que nous arrivons enfin à Lomé. La
ville est presque endormie.
Ici, ce ne sont pas des taxis voiture qui sont le
plus fréquents, mais des motos, qui prennent des passagers.

Après un bon
repas (de la pâte de maïs préparée par la voisine), nous nous couchons enfin
pour une bonne nuit de sommeil bien méritée ! J
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